Une police revenu garanti couvre-t-elle un burn-out ?
Le nez dans les chiffres de l’INAMI
Peut-être avez-vous aussi noté dans votre pratique que les dépressions et burn-out ne sont plus seulement légion chez les fonctionnaires et salariés, mais aussi chez les indépendants et titulaires de professions libérales. Et puis, il y a ces chiffres tout de même interpellants qui ressortent d’une enquête que l’INAMI a menée sur la période 2016-2020 et qu’elle a rendue publique au début de ce mois de mai 2021. En deux mots. Durant ces quatre années, le nombre d’incapacités de travail de longue durée (plus d’un an) pour ces deux affections ensemble a augmenté de 50,93 % chez les indépendants. Et, en 2020, 55,88 % de toutes les incapacités de travail de longue durée des indépendants avaient trait à une dépression ou un burn-out. Souvent, ils ont certes souscrit une assurance revenu garanti, mais c’est un fait que celle-ci ne couvre pas toujours de telles affections sans réserves. Voyons cela.
En général, c’est couvert…
La plupart des polices revenu garanti indemnisent aussi une incapacité de travail consécutive à un trouble psychique comme une dépression ou un burn-out, mais il y en a aussi qui excluent expressément de telles affections.
… mais il y a aussi des limitations…
Si de telles affections psychiques sont couvertes, peu de polices indemnisent une incapacité de travail qui en découle de la même façon qu’une autre incapacité de travail (découlant d’une blessure physique). En général, c’est assorti d’une période de carence plus longue : un an, c’est quasi la norme pour ces affections, tandis que pour d’autres, vous pouvez la fixer vous-même (étant entendu bien sûr que votre prime variera en fonction). Puis, la durée de versement d’une éventuelle indemnité est aussi souvent limitée. La norme est ici d’au maximum deux années.
… et des conditions
Les assureurs se montrent en général plus stricts (entendez méfiants), non seulement dans leurs conditions de police, mais aussi dans «le traitement pratique» d’un dossier concernant une affection psychique comme une dépression ou un burn-out. De fait, ces affections peuvent, contrairement p.ex. à une épaule cassée, bien plus difficilement, voire pas du tout être établies par imagerie médicale ou tout autre élément de preuve indubitable. Pour enlever cette méfiance, il est utile de déjà ajouter un ensemble d’éléments objectifs/mesurables, si on en dispose, à la déclaration. Il peut s’agir p.ex. des résultats d’examens relatifs à des symptômes clairement observables, p.ex. des fluctuations du poids, de la pression sanguine, du cholestérol, etc.
Pas pour une affection préexistante
Inutile de vite souscrire une police revenu garanti pour pouvoir l’invoquer quelques mois plus tard. En effet, une affection qui existe déjà lors de la souscription de la police ne sera pas indemnisée et l’assureur sera fortement enclin, surtout pour des affections psychiques, de vérifier en cas de sinistre si des informations ne lui ont pas été dissimulées en complétant le questionnaire médical.