SOUS-TRAITANCE - CONTRAT - 11.03.2022

Renvoyer un sous-traitant grossier ?

Votre sous-traitant est tout bonnement grossier avec vous. Est-ce suffisant pour le renvoyer du jour au lendemain du chantier et faire achever son travail par un autre sous-traitant ? Quelles sont vos options et quelles précautions vaut-il mieux prendre ?

Quelles options ?

Que s’était-il passé ? Un collègue entrepreneur qui travaillait sur un projet de rénovation pour un client avait fait appel à un sous-traitant pour les travaux de gyproc. Lorsque votre collègue a fait remarquer à celui-ci que ses travaux pouvaient être un peu plus «soignés» et lui a demandé de refaire certaines parties, le sous-traitant a piqué une colère et l’a insulté vertement. Votre collègue n’a pas accepté cette réaction et a demandé à l’intéressé de cesser immédiatement les travaux et de ne plus remettre les pieds sur le chantier. Mais est-ce possible ?

Cesser la collaboration. Vous pouvez bien sûr toujours le faire. Vous pouvez toujours mettre fin du jour au lendemain à la collaboration avec votre sous-traitant sans véritable motif.

Payer un dédommagement ? Oui, vous devrez alors payer une indemnité pour le travail qu’il a déjà effectué, les matériaux qu’il a déjà commandés et le bénéfice dont il est à présent privé. Vous pouvez aussi évaluer forfaitairement ce dédommagement dans le contrat conclu avec le sous-traitant.

Une résolution à charge de votre sous-traitant ? En cas de manquement grave de votre sous-traitant, vous pouvez en outre songer à faire résoudre le contrat à sa charge – ce qui nécessitera de passer par le tribunal – et de lui réclamer des dommages-intérêts. Le fait qu’il vous ait insulté peut bel et bien constituer un tel manquement.

Difficile à prouver. Si vous envisagez de le faire, vous devrez cependant pouvoir prouver cette prise de bec. Si celle-ci a eu lieu p.ex. sur le chantier et qu’il n’y a rien sur papier, il ne sera pas toujours simple d’apporter cette preuve. Vous devrez alors souvent chercher des témoins (s’il y en avait), sachant que les témoignages de vos travailleurs ne seront pas toujours considérés comme crédibles.

Résolution extrajudiciaire. Autre possibilité, vous constatez vous-même la résolution (extrajudiciaire) du contrat et en informez le sous-traitant.

Attention 1 ! Sachez toutefois que celle-ci est assortie de conditions strictes. Vous devez notamment pouvoir prouver le manquement grave ainsi que l’impossibilité d’attendre la résolution par le juge.

Attention 2 ! Si vous avez constaté indûment la résolution extrajudiciaire, le sous-traitant pourra vous réclamer les indemnités qu’il recevrait aussi si vous mettez fin à la collaboration sans véritable motif.

Conseil. Ne procédez dès lors pas à une résolution extrajudiciaire sans avoir d’abord demandé un avis professionnel.

Quelles précautions prendre ?

État des travaux. Si vous mettez fin à la collaboration, veillez en tout cas à constater l’état d’avancement des travaux de votre sous-traitant. C’est important pour savoir ce qu’il peut facturer, mais aussi pour la garantie ultérieure.

Le sous-traitant refuse ? Dans ce cas, vous pourriez éventuellement demander à un huissier de justice de constater l’état d’avancement des travaux.

Si un sous-traitant est grossier avec vous, il est important d’en avoir au moins une preuve. Une résolution extrajudiciaire de la collaboration n’est en outre possible que dans des cas très graves. Ne le faites cependant pas sans avoir demandé un avis professionnel.

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