#MeToo au travail : que faire ?

Une travailleuse vous interpelle pour se plaindre des remarques et e-mails à caractère sexuel d’un de ses collègues. Vous préféreriez peut-être ne pas trop vous immiscer dans cette situation, mais en cette période de #MeToo, on attend de plus en plus une «réaction» de votre part.

Que devez-vous faire ? Il n’existe pas de feuille de route officielle à suivre. L’important, c’est de répondre aux attentes du travailleur. Essayez donc de comprendre ce qu’il attend de vous. S’il ne s’agit pas de faits graves, vous pourriez p.ex. vous limiter à une conversation avec lui.

Rappelez-lui toutefois la procédure prévue. Donnez toujours la possibilité au travailleur d’entrer en contact avec la personne de confiance ou le conseiller en prévention externe. La loi vous impose en effet de mettre en place dans votre règlement de travail une procédure en cas de harcèlement sexuel au travail. Rappelez donc au travailleur l’existence du règlement de travail et indiquez-lui que, s’il le souhaite, il peut aussi appliquer cette procédure. Une procédure informelle y est aussi prévue, dans le cadre de laquelle la personne de confiance ou le conseiller en prévention externe joueront le rôle de médiateur, sans que des sanctions soient directement infligées. Le travailleur peut toutefois aussi introduire une demande d’intervention formelle, qui entraînera une enquête indépendante et pourra déboucher sur des sanctions.

Attention ! Veillez à prévoir cette procédure dans votre règlement de travail. Si une personne de confiance est désignée (ce qui n’est pas obligatoire), assurez-vous qu’il s’agisse de quelqu’un pouvant l’être. Tout le monde ne le peut pas. Il doit en outre s’agir d’une personne qui a suivi une formation spécifique. En l’absence de personne de confiance, vos travailleurs peuvent s’adresser au conseiller en prévention externe.

Cette procédure s’applique-t-elle aussi à un e-mail «innocent» ? Oui, un simple e-mail peut suffire. La définition du harcèlement sexuel est en effet libellée de façon élargie dans la loi.