PLACEMENTS - 28.06.2022

Investir en période d’inflation ?

Ces dernières années, l’inflation n’a guère dépassé 2 %, à la plus grande frustration de nombreuses banques centrales. Dans l’intervalle, la situation a toutefois radicalement changé, avec une inflation de plus de 8 %, rien que dans notre pays… Quelles en sont les conséquences pour vos placements ?

Pas d’hyperinflation. On parle d’inflation lorsque l’on observe une augmentation généralisée des prix des biens et services. L’inflation est généralement la plus visible dans votre caddie de supermarché. À l’heure actuelle, l’inflation est un phénomène très répandu, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Australie. Dans notre pays, l’inflation atteint 8 %, tout comme en Allemagne. Aux Pays-Bas, elle a même grimpé jusqu’à 11 % . Pourtant, il n’est pas encore question d’hyperinflation, comme en a connu l’Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les travailleurs étaient finalement payés deux fois par jour et que le coût de l’impression des billets était supérieur à la valeur de ceux-ci. Ou en Hongrie, où les prix des denrées alimentaires doublaient toutes les 15 heures au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Matières premières. Les prix de l’énergie étaient déjà orientés à la hausse avant que n’éclate le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le redressement rapide de l’économie après la pandémie a en effet entraîné une hausse spectaculaire de la demande de pétrole. La persistance d’un niveau élevé des prix de l’énergie dans un avenir proche dépend d’une série de facteurs. Si l’hiver n’est pas trop rude, les prix pourraient ainsi baisser. Et si l’OPEP se montrait disposée à accroître sa production de pétrole, la pression sur les prix pourrait aussi se relâcher quelque peu. D’autres matières premières voient toutefois aussi leur prix partir à la hausse. La région autour de la mer Noire étant le grenier à blé de la planète, le prix du blé a quant à lui atteint son plus haut niveau depuis plus de 14 ans, avec une hausse de plus de 50 %. Il en va de même pour le maïs. L’huile de tournesol a de son côté vu son prix bondir de 40 %. La question est de savoir dans quelle mesure les entreprises pourront continuer à répercuter la hausse des prix de l’énergie et des matières premières sur le consommateur final. Elles ne doivent en tout cas pas compter sur une grande aide de la part du secteur de la distribution. Certaines entreprises seront dès lors peut-être contraintes de réduire leur production.

Hausse des salaires. L’inflation peut également être dopée par la hausse des salaires. C’est surtout le cas aux États-Unis, où de nombreuses personnes donnent actuellement leur démission pour trouver un emploi mieux rémunéré. Avec un taux de chômage inférieur à 4 % et plus de 11 millions de postes vacants, ces travailleurs disposent actuellement d’une belle marge de négociation. La Banque nationale de Belgique a calculé que dans notre pays, les coûts salariaux augmenteront de 13 % au cours de la période 2022–2024, soit un montant de 20 milliards d’euros en chiffres absolus. C’est une conséquence de l’indexation automatique des salaires.

Immobilier. L’immobilier constitue une première piste pour protéger votre épargne. La possibilité d’indexer le loyer en période d’inflation est en effet un avantage non négligeable. Par ailleurs, les prix de l’immobilier augmentent généralement au moins au même rythme que l’inflation. En outre, vous pouvez encore acheter aujourd’hui un bien immobilier en bénéficiant d’un levier financier. Tant que les revenus locatifs sont supérieurs aux taux d’intérêt que vous payez sur votre prêt hypothécaire, vous êtes gagnant. Enfin, la hausse de l’inflation entraîne une certaine évaporation de la charge de votre crédit. À l’heure actuelle, les prix ne sont toutefois pas donnés, même pour les petits appartements ou les maisons mitoyennes. L’immobilier coté en bourse peut à cet égard constituer une solution. Dans notre pays, de nombreuses sociétés immobilières réglementées (SIR) sont en effet cotées en bourse. Bien que l’immobilier coté en bourse soit aussi bien protégé contre l’inflation que l’immobilier physique, vous ne devez cependant pas perdre de vue qu’en cas de malaise boursier généralisé, les SIR n’échapperont pas non plus à une baisse des cours.

Or. L’or est souvent évoqué pour se couvrir contre l’inflation. C’est effectivement le cas sur de très longues périodes. Lorsque les taux d’intérêt sont élevés, l’or a toutefois tendance à fléchir, parce que les coûts d’opportunité de la détention d’or augmentent. L’évolution du dollar joue également un rôle. Comme l’or se négocie en dollars, une hausse du billet vert diminue en général l’attrait d’un achat d’or. Lorsque l’inflation s’envole véritablement, l’or offre toutefois une bonne protection contre l’explosion des prix. Les taux d’inflation actuels plaident dès lors en faveur du métal jaune.

Actions. Si les entreprises parviennent réellement à répercuter la hausse des prix des matières premières sur leurs clients, leurs bénéfices augmenteront, ce qui est une bonne nouvelle pour les actionnaires. Dans un contexte de tensions, des entreprises de qualité peuvent néanmoins aussi être entraînées dans une spirale boursière à la baisse. Optez dès lors pour des entreprises qui affichent également une longue tradition de dividendes élevés. Attention aux fonds mixtes. Ceux-ci contiennent en effet aussi des obligations et celles-ci sont les plus exposées lorsque l’inflation grimpe.

L’inflation demeurera élevée au moins tant que les tensions géopolitiques et les problèmes d’approvisionnement persisteront. Aucun placement n’offre actuellement la certitude de maintenir votre pouvoir d’achat intact. Les liquidités et les obligations vous font toutefois à coup sûr perdre du pouvoir d’achat. Dans les circonstances actuelles, l’immobilier, l’or et les actions peuvent vous permettre de limiter cette perte de pouvoir d’achat. Comme toujours, veillez cependant à opérer une bonne répartition entre les différentes classes d’actifs et à toujours investir en actions au moyen d’un portefeuille bien diversifié. Attention aux fonds mixtes. Étant donné que ceux-ci investissent aussi en obligations, ils seront inévitablement encore sanctionnés si les taux d’intérêt continuent à monter.

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