VOTRE CONSEILLER - 28.02.2003

De chouettes parents

Des parents veulent prêter de l’argent à leurs enfants pour l’achat d’un immeuble et viennent vous demander conseil. Que faire ? Mettre quelque chose par écrit ?

Il est fréquent que des parents consentent ainsi un prêt (sans intérêt) à leurs enfants. Souvent, ce prêt sans intérêt vise à aider les enfants à réunir les fonds nécessaires à l’achat d’une maison.

Mieux vaut alors agir de façon conséquente pour évi­ter de connaître des problèmes par la suite. Car… que pourrait penser le fisc d’une telle opé­ra­tion ?

Constater l’opération par écrit

Votre enfant achète p.ex. une maison de 150 000 € et vous lui faites un prêt sans intérêt de 50 000 €. Si vous ne mettez rien sur papier, vous n’aurez pas de preuve du fait qu’il s’agit effectivement d’un prêt (il pourrait aussi s’agir d’une donation). En out­re, votre enfant n’a pas de preuve valable du fait que les 50 000 € proviennent effectivement de vous.

Le fisc. Si le fisc demandait p.ex. à votre enfant avec quel argent il a p.ex. financé l’achat, il pour­rait à ce moment-là avoir difficile à prouver de fa­çon convaincante que ses parents lui ont consenti un prêt de 50 000 €.

En cas de décès. Si votre enfant décédait avant vous, il n’existerait aucune preuve du prêt et il ne se­rait pas possible de le déduire dans le cadre de la dé­claration de succession. Autant de bonnes rai­sons d’établir un contrat de prêt.

En pratique

Pour éviter que le fisc ne prétende plus tard que le con­trat de prêt vient d’être fait pour les besoins de la cause, mieux vaudrait virer le montant prêté d’un compte bancaire à l’autre et mettre p.ex. en com­mu­nication “suivant notre contrat de prêt sans in­térêt du 13 mars 2003”.

Conseil. Vous pourriez en outre faire enregistrer le contrat de prêt : il n’en coûterait que 25 € et la date du contrat serait alors irréfutable.

Que mettre dans le contrat de prêt ?

Quand vous établissez votre contrat de prêt, pré­voyez-y les dates auxquelles celui-ci est à rem­bour­ser : p.ex. 500 € le 5 de chaque mois, à partir du 1er av­ril 2003, à verser au compte… Bref, établissez un document dans les formes requises.

Conseil. Prévoyez aussi que vous avez le droit de de­mander le remboursement immédiat de la to­ta-li­té de la dette si deux mensualités n’étaient p.ex. pas payées. Supposez en effet que votre fils décède et que votre belle-fille, qui n’est pas facile, refuse de pour­suivre le remboursement. Vous aurez alors une arme en réserve.

Attention aux intérêts

Si vous conveniez d’un intérêt (2,5 % p.ex.), votre en­fant, qui vous le paierait, devrait retenir un pré­comp­te mobilier (de 15 %) sur le montant ainsi payé et le verser au fisc.

En pratique, ceci est souvent “oublié” et pourtant, ce n’est vraiment pas conseillé. Vous avez p.ex. con­sen­ti un prêt de 50 000 € à votre enfant à du 2,5 % pour acheter un immeuble professionnel ou à usa­ge mixte. Si le fisc s’informe après quelque temps de l’origine de l’argent, votre enfant aura dans ce cas à pro­duire le contrat de prêt (et sans doute aus­si s’il a déduit les intérêts payés en frais pro­fes­sion­nels).

Bref, dès que l’emprunt aura eu une affectation pro­fessionnelle, le fisc saura en général auto­ma­ti­que­ment qu’aucun précompte mobilier n’a été re­te­nu sur les intérêts versés.

En mettant sur papier un prêt entre parents et enfants, l’enfant bénéficiaire du prêt pour­ra prouver l’origine de l’argent qu’il reçoit. Et c’est par ailleurs aussi des plus in­di­qués si jamais il décédait prématurément.

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