Où donc acheter vos obligations ?
D’après votre banque, il revient bien moins cher d’acheter des obligations sur le “marché primaire” que sur le “marché secondaire”, souvent conseillé cependant. Où se situe la différence et quand avez-vous le moins de frais à payer ?
Le marché primaire
Qu’est-ce ? Pour acquérir une obligation individuelle, deux possibilités : acheter une obligation existante sur le “marché secondaire” (disons en bourse), comme une action, ou souscrire à une nouvelle obligation, émise sur le “marché primaire”. Une obligation est “primaire” jusqu’à sept jours avant la date de paiement de l’émission.
Attention ! La période de placement d’une nouvelle émission auprès des investisseurs est en général limitée (souvent à quelques semaines seulement), tout comme le montant que l’émetteur veut récolter, avec le risque d’une clôture anticipée de la période de souscription. Il faut donc aller vite.
S’informer des nouvelles émissions. Les journaux financiers et diverses revues de placement diffusent les nouvelles émissions dans leurs colonnes. Internet permet aussi de se tenir informé. Vous pouvez consulter les émissions du marché primaire sur http://www.remes-bonds.com (sous Liste). Vous y avez aussi le code ISIN de chacune, qui vous permet de demander l’obligation à votre banque ou votre courtier.
En pratique. Dans cette liste, vous voyez p.ex. EUR (la monnaie d’émission), D’Ieteren Trading BV (l’émetteur), 2009 (l’année d’émission), 2014 (l’année d’échéance), 5 500 € (le coupon nominal), 101 547 € (le prix - au-dessus du pair ici) et BE6000469492 (le code ISIN). Sous ce code ISIN, vous trouvez aussi, entre autres, la date à laquelle l’obligation prend cours et à laquelle les coupons sont payés, plus d’autres données techniques.
Attention ! Une obligation peut être émise sous ou au-dessus du pair. Si vous voulez p.ex. investir 1 000 € et que l’émission se fait au-dessus du pair, à 101 % p.ex., vous paierez 1 010 € pour ne récupérer que 1 000 € à l’échéance. Si l’émission se fait sous le pair, à 98 % p.ex., vous ne paierez que 980 € à la souscription pour avoir 1 000 € à l’échéance.
Concrètement. L’obligation de notre exemple ne vous fait pas devenir 5,5 % plus riche chaque année, car vous la payez plus de 100 %. En divisant le coupon (5,5 %) par le prix d’émission (101 547 €), vous obtenez le rendement courant, à savoir 5,42 % (et non 5,5 %). Tout ceci brut : il faut encore en retrancher 15 % de précompte mobilier.
Bon à savoir. L’émission des nouvelles obligations connaît des hauts et des bas. Durant les vacances d’été p.ex., il y a d’office moins d’activité sur le marché primaire et sinon, l’activité dépend aussi du nombre d’entreprises et de pouvoirs publics désireux de lever des capitaux sur le marché.
Les frais ? Votre choix fait, vous passez votre ordre de souscription à une nouvelle émission à votre banque, sans frais.
Le marché secondaire
Qu’est-ce ? Sur ce marché, on ne traite que des obligations existantes, pas des nouvelles émissions. Les principes y sont à peu près les mêmes, sauf pour les frais. Les cours que vous retrouvez sur Internet ou dans un journal financier ne tiennent pas compte des frais. Par ailleurs, vous payez une taxe de 0,07 % pour une obligation du marché secondaire, ainsi qu’un courtage (comptez 0,5 % dans la plupart des institutions financières).
Les droits de garde. Vous en avez quasi toujours, de 0,10 % à 0,12 % par an, pour des obligations (achetées sur le marché primaire ou secondaire). Une exception toutefois pour celles émises par la banque où vous avez votre compte de titres : pour elles, le dépôt est souvent gratuit.