PLACEMENTS - OBLIGATIONS - 23.03.2018

Comment anticiper la hausse des taux ?

De nombreux analystes avaient prédit pour 2018 la fin du marché haussier que connaissent les obligations depuis 25 ans. Les taux d’intérêt semblent en effet s’orienter à la hausse. Comment l’investisseur en obligations peut-il se protéger contre les conséquences de cette hausse ? Pourquoi en ressentirez-vous surtout l’impact avec des fonds obligataires ? Vaut-il mieux privilégier un fonds flexible ?

Hausse des taux. Les taux d’intérêt ont fortement augmenté ces dernières semaines. Le taux de l’OLO belge à 10 ans a ainsi doublé en peu de temps et a même franchi brièvement le seuil de 1 %. C’est la banque centrale du Japon qui a allumé la mèche en réduisant, pour la première fois depuis 2016, ses rachats d’obligations de 20 milliards de yens. Cette décision a du reste coïncidé avec un changement de cap de la banque centrale américaine (FED). Depuis le début de l’année, celle-ci a réduit son bilan de 20 milliards de dollars par mois, soit deux fois plus qu’auparavant. En Europe aussi, les choses bougent. La BCE a ainsi réduit ses achats d’obligations de 30 milliards. Enfin, la Chine a exercé une pression supplémentaire sur les taux US lorsque certains chinois haut placés ont fait savoir que dans un avenir proche, leur pays pourrait bien acheter moins d’obligations américaines.

Inflation. L’économie se porte bien. Récemment, le FMI a une nouvelle fois revu ses prévisions à la hausse et table à présent sur une augmentation du PIB d’environ 4 % à l’échelle mondiale. Les bénéfices des entreprises sont en hausse et nombre d’entre elles éprouvent des difficultés à trouver du personnel. Aux États-Unis, le président Trump a annoncé une baisse d’impôt spectaculaire, le taux d’imposition des entreprises passant de 35 % à 21 %. Les bénéfices de ces dernières augmenteront ainsi encore davantage, ouvrant la porte à un relèvement des salaires. Tout cela pourrait finalement se traduire par une pression accrue sur les prix à la consommation. D’aucuns craignent une augmentation de l’inflation supérieure à la croissance économique. Dans l’intervalle, les investisseurs anticipent déjà une inflation plus élevée. Outre-Atlantique, l’objectif officiel est une inflation de 2 %, mais le rendement des bons du Trésor à 10 ans dépasse déjà ce seuil.

Une bonne nouvelle ? Pour les investisseurs en obligations, la hausse des taux d’intérêt est à double tranchant. Pour qui veut investir de l’argent, une hausse des taux est une bonne nouvelle. Pour qui possède un portefeuille d’obligations ou des fonds obligataires, c’est en revanche moins le cas. Une hausse des taux entraîne en effet inévitablement une baisse des cours. Si vous vous êtes vous-même constitué un portefeuille d’obligations bien diversifié et avez veillé à ce que plus ou moins le même montant vienne à échéance chaque année, vous pourrez encore faire face à la hausse des taux. Si vous conservez vos obligations jusqu’à l’échéance, vous récupérerez en principe finalement votre mise.

Fonds obligataires. En cas de hausse des taux, l’investisseur en fonds obligataires sera inévitablement confronté à des pertes de cours. Ces pertes peuvent s’aggraver à mesure que la hausse des taux se poursuit. Le gestionnaire peut anticiper les problèmes en réduisant la durée moyenne des obligations au sein du fonds, mais cette technique ne lui permettra que de limiter les dégâts.

Fonds obligataires flexibles. La situation est quelque peu différente avec un fonds obligataire flexible. Il y a tout d’abord une différence de type de placement. Le gestionnaire d’un tel fonds investit dans un large éventail de titres à rendement fixe, et pas uniquement dans des obligations d’État ou d’entreprises de bonne qualité. Le spectre est étendu aux obligations convertibles, aux obligations liées à l’inflation, aux obligations des pays émergents, etc. Le gestionnaire peut en outre recourir à des produits dérivés afin d’optimiser le rendement.

Pas de benchmark. Comme le gestionnaire d’un fonds obligataire flexible n’est pas lié à un benchmark, il peut prendre un peu plus de risques quand les marchés sont orientés à la hausse et un peu moins quand ils sont orientés à la baisse. Par ailleurs, la proportion des différents types d’obligations au sein du portefeuille peut fortement varier d’une période à l’autre. Dans une période de hausse des taux (et d’inflation), le gestionnaire achètera ainsi plus d’obligations liées à l’inflation. Il travaillera en outre avec des produits dérivés (futures) pour limiter les risques. Lorsque les taux sont à la hausse, il prendra sans doute des positions short sur un indice déterminé, pour essayer de neutraliser l’impact négatif de cette hausse. Parmi les fonds obligataires flexibles bien gérés, épinglons Jupiter Dynamic L EUR Acc, Kames Strategic Global Bond Fund B USD Inc ou BGF Fixed Income Global Opps D2 EUR H. Ce type de fonds n’offre toutefois pas de garantie du capital. Ne vous attendez pas non plus à des miracles. Une bonne gestion permet certes de limiter quelque peu les dégâts, mais quoi qu’il en soit, le marché haussier des obligations touche à sa fin.

La forte croissance de l’économie mondiale accroît le risque d’une hausse de l’inflation. Les banques centrales adaptent en outre progressivement leur politique, ce qui poussera les taux d’intérêt vers le haut. Si vous avez bien étalé les échéances de vos obligations dans le temps, vous pourrez profiter progressivement de ces taux plus élevés. Si vous conservez vos obligations jusqu’à leur échéance, une perte sur le cours ne sera en principe que temporaire. L’investisseur en fonds obligataires sera inévitablement confronté à des pertes sur le cours. Optez donc de préférence pour des fonds flexibles, où le gestionnaire dispose d’un large spectre de placement et n’est pas tenu de suivre un benchmark. Vous pourrez certes mieux limiter les dégâts, mais ne vous attendez pas non plus à des miracles.

Contact

Larcier-Intersentia | Tiensesteenweg 306 | 3000 Louvain

Tél. : 0800 39 067 | Fax : 0800 39 068

contact@larcier-intersentia.com | www.larcier-intersentia.com

 

Siège social

Lefebvre Sarrut Belgium SA | Rue Haute, 139 - Boîte 6 | 1000 Bruxelles

RPM Bruxelles | TVA BE 0436.181.878