PLACEMENTS - 25.08.2020

Investir dans les matières premières ?

«Le prix du pétrole passe sous zéro», «Le prix de l’or atteint des sommets»… Ce ne sont que quelques gros titres des journaux de ces derniers mois. En 2020, les matières premières sont donc un thème important pour les investisseurs. Un investissement en matières premières est-il aussi recommandé pour vous ? Comment procéder dans ce cas ?

Indice CRB. L’indice CRB est aux matières premières ce que le Dow Jones, le Nasdaq, le Footsie ou le Nikkei sont aux marchés d’actions. L’indice CRB est un étalon très représentatif de l’évolution des prix des matières premières. Il tient compte non seulement de l’énergie, mais aussi des métaux précieux et industriels ou encore des plantes agricoles. Le 21 avril, l’indice CRB pointait encore à un niveau plancher, à la suite de la chute des cours du pétrole, qui se négociait alors à des prix négatifs. Entre-temps, les matières premières ont toutefois repris des couleurs et l’indice a bondi de plus d’un tiers.

Pétrole. Les prix pétroliers sont repartis à la hausse depuis quelque temps. La levée progressive à l’échelle mondiale des mesures de confinement a entraîné une reprise de la demande. Les États-Unis ont en outre fortement réduit leur production. Les membres de l’OPEP ont eux aussi diminué le nombre de barils produits. De ce fait, l’offre et la demande coïncident désormais davantage. Dans le même temps, les stocks demeurent à des niveaux élevés. Il suffirait donc que la pandémie reprenne, que les États-Unis accroissent de nouveau leur capacité de production ou simplement que les marchés financiers passent de nouveau en mode «risk off» pour que les cours pétroliers replongent. Le passé récent a aussi montré qu’il n’est guère évident pour les investisseurs particuliers d’investir dans le pétrole. Il existe certes une série de trackers sur le pétrole, mais ceux-ci ont été dernièrement à l’origine de grosses déconvenues pour les investisseurs. Ces trackers investissent en effet dans des futures et doivent régulièrement vendre des contrats arrivant à échéance pour les remplacer par de nouveaux contrats. Comme il y avait à ce moment un excédent de pétrole, les futures se trouvaient en «contango». Cela signifie que les contrats futurs deviennent de plus en plus chers à mesure que la durée s’allonge. Les contrats achetés étaient donc systématiquement plus chers que les contrats vendus. En période de baisse des prix, la sanction est double.

Métaux précieux. Outre l’or et l’argent, l’indice CRB suit aussi le prix du palladium et du platine. Les réserves mondiales d’or sont par définition limitées et l’or est en outre un bien précieux depuis des siècles. Ces derniers mois, le prix de l’or est à la hausse. Il semble que les investisseurs profitent de chaque fléchissement pour acheter de l’or. Vous pouvez y investir via des trackers. Optez alors pour un tracker physique, qui détient aussi l’or sous-jacent, et non pour un tracker synthétique, qui suit l’évolution du prix via des produits dérivés. Vous pouvez aussi acheter de l’or physique et le conserver dans un coffre. Au cours du mois de mars, l’argent et le platine ont quant à eux vu leur cours reculer plus fortement que celui de l’or. Dans l’intervalle, les prix sont toutefois repartis à la hausse, comme en atteste l’évolution du ratio or-argent, qui est passé de 127 en mars à moins de 80 aujourd’hui. Mieux vaut aussi acheter de l’argent physique. Privilégiez alors les pièces car sur l’achat de lingots, vous payez 21 % de TVA.

Métaux de base et ferro-métaux. Le marché de l’aluminium, du nickel, du cuivre et du zinc est actuellement empreint d’incertitudes. Depuis le 1er  janvier, les stocks ont fortement augmenté. La faiblesse des prix de l’énergie se traduit par de faibles coûts de production des métaux de base. C’est certainement le cas pour l’aluminium. La faiblesse des prix énergétiques permet à des fondeurs peu efficients de rester malgré tout en activité, de sorte que l’offre demeure élevée. Le segment des métaux de base est parmi les premiers à traduire la situation de l’économie. La mesure dans laquelle les décisions prises par les diverses banques centrales auront un impact durable sur le tissu économique mondial sera déterminante pour l’évolution du prix de ces métaux. L’acier et le minerai de fer font quant à eux partie des ferro-métaux. La demande d’acier a dramatiquement diminué dans la construction et le secteur automobile. Alors qu’en Chine, la production redémarre lentement mais sûrement, nous constatons qu’un grand nombre de producteurs européens ont réduit leur capacité. La faiblesse de la demande d’acier entraîne aussi une diminution de la demande de minerai de fer. En tant qu’investisseur particulier, il n’y a pas grand-chose à tirer de cette catégorie.

Plantes agricoles. Le blé, les fèves de soja, le café, le cacao et le sucre font partie des matières premières «douces» (soft commodities). Il existe une série de trackers (comme Invesco DB Agriculture Fund) et de fonds de placement (comme DPAM Invest Equities Sustainable Food ou Blackrock Global Funds World Agriculture) accessibles aux particuliers et qui investissent directement ou indirectement (via des entreprises actives dans le secteur) dans les matières premières agricoles. Il est toutefois très difficile de suivre le marché des plantes agricoles lui-même, parce qu’en raison des changements climatiques, il est aussi de plus en plus difficile de prévoir les récoltes.

Investir dans les matières premières n’est pas une sinécure. En raison des contrats de futures sous-jacents, les investisseurs en ETF (trackers) peuvent être confrontés à des surprises très désagréables en période de grande volatilité. Dans certains segments du marché des matières premières, les fonds spécialisés offrent certainement des possibilités. Investir dans les matières premières reste toutefois dans une large mesure une activité spéculative. Notre préférence va à un investissement en or physique. À titre de diversification, vous pouvez aussi investir dans les matières premières agricoles via un fonds spécialisé. Privilégiez alors un investissement indirect par l’intermédiaire d’entreprises actives dans le secteur agricole, parce qu’investir dans des futures présente trop de risques pour la plupart des particuliers.

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