Les ancêtres : toujours en vogue ?
Une mode ? Il n’y a pas si longtemps, celui qui ne possédait pas une ou plusieurs voitures de collection ou ancêtres («oldtimers») passait dans certains cercles pour un «has-been». Les ancêtres sont aussi omniprésents sur le petit écran. Certaines chaînes, principalement anglo-saxonnes, diffusent ainsi des programmes consacrés exclusivement aux voitures anciennes. La découverte d’un exemplaire rare qui prenait la poussière dans une petite ville isolée de l’Arizona ou du Nevada et qui, après restauration, s’avère valoir subitement un million de dollars ou plus fait visiblement rêver de nombreux téléspectateurs.
Évolution du prix. L’indice de référence pour mesurer l’évolution des prix des ancêtres est le HAGI Top 50 Index. HAGI est l’acronyme de Historical Automobile Group International, un bureau d’études qui s’emploie à déterminer de manière transparente l’évolution des prix des véhicules d’occasion classiques et rares. Outre l’indice HAGI «général», il existe aussi un indice HAGI P et un indice HAGI F, dédiés respectivement aux Porsche et aux Ferrari. L’indice a vu le jour en 2008 et a triplé depuis son lancement. Ces derniers mois, le marché est toutefois pour le moins morose. Sur les 13 dernières années, l’augmentation moyenne s’élève néanmoins encore à 11 % sur base annuelle. Le véhicule moyen de l’indice HAGI coûte encore aussi toujours plus d’un million d’euros. La récente baisse des prix est surtout imputable, selon les initiés, au fait que les vrais amateurs de voitures ont été évincés par les investisseurs. Maintenant que les bourses sont de nouveau orientées à la hausse, la propension à investir dans la belle mécanique a diminué, avec pour conséquence une pression à la baisse sur les prix. À un certain moment, il y a aussi eu une offre excédentaire de certains modèles. Des centaines de Porsche 911 ont p.ex. été proposées en même temps sur les bourses ou les sites Internet spécialisés.
Modèles. Des ancêtres, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, de la simple 2CV ou la VW Golf à quelques milliers d’euros aux modèles plus exclusifs, comme la Mercedes-Benz 300 SL roadster ou la Ferrari F40. Il y a bien sûr encore plus spectaculaire. Une Bugatti 59 Sports de 1934 ayant appartenu à Léopold III a ainsi été vendue aux enchères pour un peu moins de 11 millions d’euros il y a quelque temps. En général, les voitures construites avant la Deuxième Guerre mondiale ont le plus de valeur, parce qu’elles ont été produites à moins grande échelle et qu’il en subsiste moins d’exemplaires. Après la guerre, la production de masse est devenue la règle et s’est encore accrue au début des années 1970. Les véhicules d’une première production ou qui ont une belle histoire sont en principe aussi plus précieux.
Jeunes ancêtres. Tout le monde ne peut toutefois pas se permettre de dépenser quelques dizaines (voire centaines) de milliers d’euros pour s’offrir une voiture de collection. Il y a deux ans, le magazine britannique Classic & Sports Cars a établi une liste de véhicules moins anciens qui, selon les journalistes, ont un potentiel. Sur cette liste figuraient e.a. la Ford Capri 2.8i Special et la Volvo 1800 ES. Pour pouvoir vraiment parler d’un ancêtre, le véhicule doit toutefois avoir un certain âge. À l’heure actuelle, nous nous trouvons encore dans une phase de transition. Cette année, un véhicule qui a 29 ans est considéré comme un ancêtre. À partir de l’année prochaine, l’âge d’un véhicule devra être d’au moins 30 ans si celui-ci veut se voir doté d’un tel label. Celui qui conduit un ancêtre, peut demander une plaque O, qui permet de payer une prime d’assurance et des taxes moins élevées.
Frais. Les véhicules doivent aussi être entretenus et, le cas échéant, restaurés. Pour commencer, un bon garage sûr et à l’abri de l’humidité est un must. Les véhicules doivent être tenus autant que possible à l’écart des rayons ultraviolets. Ceux-ci sont en effet particulièrement mauvais pour le cuir, le caoutchouc et le pigment de la peinture. Par ailleurs, les frais de carburant sont sensiblement plus élevés que pour un véhicule neuf. En général, un ancêtre ne parcourt qu’un nombre limité de kilomètres, mais celui qui roule trop peu risque d’être confronté à des problèmes (p.ex. de carburateur). Et l’ancêtre doit bien sûr aussi être assuré. À cet égard, vous pouvez opter pour une assurance de responsabilité ordinaire auprès d’un courtier spécialisé ou pour une assurance complémentaire auprès d’un assureur classique, pour autant que vous assuriez aussi un autre véhicule auprès de celui-ci. Enfin, certains ancêtres doivent aussi être restaurés. Attention toutefois car une voiture ancienne parfaitement restaurée pourrait avoir moins de valeur qu’un modèle identique un peu rongé par le temps. Si vous restaurez trop bien, vous risquez en effet de perdre l’âme du véhicule, une chose à laquelle les véritables amateurs de voitures sont très sensibles.