Obligations de pays émergents : encore du potentiel ?
Les obligations de pays émergents
Le taux d’intérêt réel. Celui déduction faite de l’inflation. Il est toujours positif dans la plupart des pays de croissance. Plus aux USA, ni dans la zone euro. Les taux allemands et belges à dix ans sont tombés à leur plus bas niveau depuis février : - 0,50 % et - 0,17 % à la fin août.
Un objectif d’inflation. Les banques centrales de ces pays de croissance en ont un, ce qui limite le risque d’envolée des prix ou d’hyperinflation dans la plupart des pays.
La reprise de la croissance économique. Les campagnes de vaccination se déroulent aussi en Turquie, Chine, Inde, Indonésie, Brésil, Mexique, Afrique du Sud, … On s’attend de ce fait à une reprise et une accélération mondiale de la croissance économique. Les pays émergents riches en matières premières surtout profiteront de la hausse de la demande et des prix.
Bien des pays émergents empruntent en USD, en général à des taux moindres que dans leur propre monnaie. Si le dollar devient moins cher, les coûts de remboursement et d’intérêt le deviendront aussi, convertis dans la monnaie locale.
Attention ! Inversement, un dollar en hausse sera plutôt négatif pour les pays émergents et cela nous amène aux risques de leurs obligations.
Quelques conseils
Le degré d’endettement. Que l’intérêt plus élevé ne vous aveugle pas : la qualité du crédit importe tout autant. L’an passé, il y a eu p.ex. des baisses de rating en Inde, Afrique du Sud, Brésil, Mexique, … Un petit nombre de pays émergents a une énorme montagne de dettes. Argentine, Équateur, Liban, Venezuela, Surinam, Zambie, … ont déjà réaménagé la leur. La dette publique de certains pays émergents peut être élevée, mais la dette publique moyenne ne l’est pas : seulement 61 % contre 141 % pour les pays du G7. Soyez sélectif et diversifiez bien suivant les monnaies et les pays.
Les gestionnaires de fonds spécialisés. Investissez de préférence par leur biais. Ils choisissent les pays qui ont un bon rapport risque/rendement, font un choix entre obligations publiques et/ou d’entreprises et entre dettes en monnaie locale ou en dollar. La durée intervient aussi dans leur choix.
Limitez le poids des obligations de pays émergents à 15 % de votre partie obligataire.
Le régime fiscal
La taxe de bourse. Si vous achetez des obligations existantes sur le marché secondaire, vous paierez 0,12 % de taxe de bourse. Cette taxe n’est pas due sur les nouvelles obligations du marché primaire.
Les courtages et commissions dus pour l’exécution d’ordres sur le marché secondaire diffèrent suivant l’établissement, tout comme les frais de garde des obligations sur votre compte de titres.
Une double imposition ? Les intérêts d’obligations de pays émergents sont parfois imposés dans l’état de la source, puis en Belgique (précompte mobilier de 30 %). Dans les pays avec lesquels la Belgique a signé une convention préventive de la double imposition, il est possible de récupérer une partie de l’impôt étranger retenu.
Une plus-value imposée ? Si vous vendez des obligations avant leur échéance à un prix supérieur à celui auquel vous les avez payées à l’achat, vous réalisez une plus-value. Celle-ci n’est pas imposable (sauf pour les obligations «à coupon zéro»).