Comment manier inflation et déflation ?

L’inflation et la déflation

La situation et les perspectives. L’inflation, c’est la hausse généralisée des prix durant une période donnée. Si les prix montent, alors que votre revenu diminue, votre argent vaut moins et vous permet de consommer moins. En juillet 2008, l’inflation a grimpé à 5,91 %, du fait surtout des prix élevés du pétrole. Depuis lors, l’index a baissé de mois en mois, jusqu’à atteindre 2,63 %, du fait que l’essence, le diesel et le mazout de chauffage sont redevenus bien moins chers. D’ici l’été, on s’attend même à voir l’inflation se situer sous le 0 %, auquel cas on parle de “déflation”.

Plaisante, la déflation ? De fait, les prix baissent, tandis que votre revenu reste égal. Si vous achetez p.ex. un nouveau téléviseur LCD d’ici quelques mois, plutôt que maintenant, ce sera peut-être à moindre coût. La déflation a donc pour effet d’inciter les consommateurs à reporter leurs achats et, si cela dure trop, les conséquences économiques peuvent être désastreuses. Heureusement, la déflation ne persisterait que quelques mois. Au final, la KBC prévoit pour 2009 une inflation d’encore 0,6 %, Fortis de 1 %, ING de 1,3 % et Dexia de 1,6 %.

Attention ! Si chacun s’attend à une déflation, on reporte les commandes et l’économie se contracte. Si les entreprises et les ménages ne font plus circuler leur argent, c’est aux autorités publiques de le faire, en empruntant l’argent des ménages (p.ex. en émettant des bons d’État) pour le dépenser.

Et ensuite ? Si l’économie repart, les banques centrales doivent prévenir l’inflation en retirant vite tout cet argent supplémentaire du système. Bref, attendez-vous, pour les années à venir, à tout sur le plan monétaire, sauf à de la stabilité. Tout est possible, d’une forme modérée de déflation à une inflation galopante.

Que faire en cas de déflation ?

En premier lieu, nous avons donc des prix stables ou même en baisse, mais guère de marge pour des hausses salariales. Comme votre argent prend de plus en plus de valeur, conservez un maximum de liquidités. Maisons, appartements, or, actions, … seront de moins en moins chers. N’y investissez donc pas (encore) et évitez aussi d’autres formes de placements alternatifs. Non, du liquide ! C’est le mieux en période de déflation. Préférez-y les liquidités placées sur un carnet d’épargne à bon rendement ou un compte bancaire à terme.

Que faire en cas d’inflation ?

Quel rendement réel ? Pour calculer le rendement réel de vos placements, vous en déduisez le pourcentage d’inflation. Si vous avez p.ex. un rendement de 4 % et 2 % d’inflation, votre rendement réel s’élève à 2 %.

Vous prémunir de l’inflation ? Difficile… Une obligation ordinaire - l’exemple même de la sécurité - n’est pas une solution, ni même l’or. Il existe bien une relation entre le cours de l’or et l’inflation, mais seulement à très long terme. Et les prix de l’immobilier aussi réagissent parfois à l’inflation avec des années de retard.

Conseil. Il existe toutefois des obligations indexées sur l’inflation, dont le coupon et le principal sont liés à l’indice des prix à la consommation. Elles vous garantissent un rendement réel fixe (votre pouvoir d’achat reste donc intact). L’État belge n’en émet pas, mais l’État français bien (“OATT”). Certains fonds spécialisés (tels que le KBC Bonds Inflation-Linked) vous permettent d’investir dans de telles obligations indexées sur l’inflation.