GESTION DURABLE - CHIFFRES INSPIRANTS - 05.03.2024

Comment les entreprises belges abordent-elles la durabilité ?

Comment les entrepreneurs de notre pays perçoivent-ils la réglementation ESG et le rapport de durabilité ? Quels sont les défis à relever pour intégrer structurellement la durabilité dans leur gestion d’entreprise ? Et quel en est l’impact ?

Étude fouillée

La durabilité joue un rôle de plus en plus important au sein de l’économie, ce qui nécessite naturellement des adaptations de la part des entrepreneurs. Comment ceux-ci s’y prennent-ils ? À la mi-2023, le bureau de conseil et d’expertise comptable Baker Tilly a sondé 178 entreprises dans notre pays.

Image représentative. Dans cette étude, sont représentées tant des entreprises de services que des entreprises de production – des entreprises principalement commerciales, mais aussi diverses organisations du secteur non marchand. Les chiffres d’affaires varient de moins de cinq à plus de 150 millions d’euros, et le nombre de travailleurs de un à plus de 250.

Qui a répondu ? Dans 85 % des cas, c’est l’administrateur, le CEO ou le CFO qui a répondu à l’enquête. Nous pouvons donc considérer que les personnes assumant ces fonctions sont le plus familiarisées avec la thématique ESG (environnement, société et gouvernance) au sein de l’organisation.

Qui s’en soucie déjà ?

Près de six sur dix. 58 % des entreprises interrogées indiquent déjà se soucier de la durabilité : 44 % ont déjà commencé à établir une stratégie et 14 % affirment avoir déjà élaboré un plan stratégique.

Grandes entreprises. Ce sont surtout les grandes entreprises qui prennent déjà davantage en compte les thèmes ESG. Cela s’explique par le fait qu’elles sont plus souvent concernées par l’obligation d’établir un rapport dans le cadre de la directive européenne concernant la publication d’informations en matière de durabilité – Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD (A&C Gestion durable, 1ère année, n° 2, p. 2, 20.02.2024) . Ces entreprises seront tenues prochainement de présenter formellement les efforts qu’elles consentent en matière de durabilité.

Petites entreprises. Dans les petites entreprises, la prise de conscience est pour l’instant un peu moins présente. Mais pour ces entreprises également, l’intégration de la durabilité dans la politique de l’entreprise deviendra d’office une condition pour pouvoir opérer. Assurément si elles font partie de la chaîne de valeur d’entreprises soumises à l’obligation d’établir un rapport (A&C Gestion durable, 1ère année, n° 3, p. 6, 20.02.2024) .

Qui entreprend déjà des actions concrètes ?

Ce qui est réconfortant, c’est que presque toutes les entreprises soumises à l’obligation d’établir un rapport indiquent qu’elles passeront concrètement à l’action dans les 12 prochains mois :

Soumise à la CSRD
Non soumise à la CSRD
S’en occupe déjà
70 %
37 %
Envisage de passer à l’action dans les 12 prochains mois
26 %
27 %
N’a pas de projets concrets pour les 12 prochains mois
4 %
36 %

Qui a connaissance de la CSRD ?

Réglementation générale. L’enquête a également sondé la connaissance de la réglementation en matière de durabilité : 25 % des organisations interrogées prétendent en être bien informées. Ce groupe est surtout composé de grandes entreprises soumises à l’obligation de rapport. Par ailleurs, 20 % des organisations – surtout les petites – avouent ne pas disposer de la connaissance de base.

Spécifiquement concernant la CSRD. Et quid de la connaissance plus approfondie de la directive européenne ? Parmi les plus petites entreprises, 19 % affirment disposer de cette connaissance, contre 83 % parmi les plus grandes. Ce qui est plus surprenant, c’est que 15 % des grandes entreprises ne savent pas encore si elles relèvent de l’obligation imposée par la CSRD.

Quels sont les thèmes pertinents ?

Il a aussi été demandé aux organisations de classer les différents thèmes liés à la durabilité selon leur pertinence :

Énergies renouvelables
Environnement
83 %
Émissions de CO2
Environnement
76 %
Gestion des déchets
Environnement
74 %
Gestion de l’eau
Environnement
66 %
Circularité
Environnement
61 %
Gestion et éthique
Gouvernance
60 %
Pratiques du travail et droits humains
Société
55 %
Diversité et inclusion
Société
47 %
Fournisseurs durables
Gouvernance
42 %
Biodiversité
Environnement
38 %

Qu’est-ce qui frappe ? Quelques constatations importantes :

  • quelle que soit la taille de l’entreprise, ce sont surtout des thèmes tangibles et mesurables (ayant souvent un impact financier direct) qui apparaissent dans la liste ;
  • d’une manière générale, le thème «fournisseurs durables» obtient un score faible. C’est étonnant, car l’objectif de la CSRD est d’interroger ces acteurs de la chaîne de valeur sur les thèmes ESG ;
  • dans les entreprises de services, l’accent est surtout mis sur les volets gouvernance et société. Les thèmes environnementaux – outre les émissions de CO2 et les énergies renouvelables – sont moins pertinents ;
  • l’impact sur la biodiversité ne s’avère pas encore vraiment important pour la plupart des organisations.

Où se situe le principal impact ?

L’attention accordée aux thèmes liés à la durabilité a un impact à divers égards. Selon l’enquête, cet impact est le plus grand sur les domaines suivants :

Réputation et branding
92 %
Stratégie modèle économique
77 %
Valeur
72 %
Compétitivité
65 %
Financement
62 %
Choix des fournisseurs
56 %

Qu’est-ce qui est frappant ? Ce qui frappe, c’est le fait que l’impact sur le financement et le choix des fournisseurs est sous-estimé.

Quels sont les défis ?

Les principaux défis à relever pour mettre en œuvre les ambitions ESG sont les suivants selon l’enquête :

Capacité et budget
71 %
Connaissance spécifique du domaine (p.ex. concernant l’empreinte CO2 et la circularité)
64 %
Connaissance de la législation et de l’obligation de rapport (compliance)
54 %

Qui utilise les normes?

Une sur cinq. La CSRD dispose que le rapport de durabilité doit être établi selon les normes européennes d’information en matière de durabilité – European Sustainability Reporting Standards ou ESRS (A&C Gestion durable, 1ère année, n° 2, p. 4, 20.02.2024) . Il ressort de l’étude de Baker Tilly que pour l’instant, seuls 20 % des entreprises tenues d’établir un rapport tiennent compte de cette obligation. Et ce, en dépit d’une estimation relativement élevée de la connaissance de la directive européenne dans ce groupe.

Quand même une certaine relativisation. Le fait que l’adoption de ces normes soit encore loin d’être achevée s’explique peut-être par le fait qu’elles n’ont été définitivement fixées qu’en octobre 2023. Il n’en demeure pas moins qu’il reste un important travail à accomplir.

Qui envisage une aide externe ?

Deux sur trois. Globalement, deux entreprises belges sur trois envisagent de recourir à une aide externe pour réaliser leurs ambitions en matière de durabilité. Parmi les entreprises non tenues d’établir un rapport, 53 % envisagent cette possibilité et parmi les entreprises ayant cette obligation, 74 %.

Les entreprises belges sont surtout attentives aux thèmes ESG tangibles et mesurables. Elles s’attendent à ce que ce soient essentiellement ceux-ci qui auront un impact sur leur réputation et leur stratégie. Les conséquences sur le financement et le choix des fournisseurs sont en revanche sous-estimées.

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