Rendre son dernier soupir à Bruxelles ?
Depuis le 1er janvier 2003, la région bruxelloise a elle aussi un nouveau régime de droits de succession. Chacune des trois régions a donc à présent un régime différent. Le régime bruxellois est-il (plus) avantageux ?
Une déclaration de succession étant à déposer dans les 5 mois, il est grand temps d’examiner ce nouveau régime, issu d’une ordonnance du 20.12.2002 (M.B., 31.12.2002, 3e éd., p. 59030).
De nouveaux tarifs
Les tranches et pourcentages ont été profondément remaniés, mais le tarif désavantageux entre oncles et tantes et neveux et nièces maintenu.
Les cohabitants légaux (qui ont fait une déclaration devant l’officier de l’état civil) étaient déjà assimilés aux personnes mariées.
Attention ! Les cohabitants de fait (qui n’ont pas fait de déclaration) sont toujours des “autres personnes”, dès lors soumis à des droits de succession élevés (entre 40 et 80 % !).
Les enfants d’un autre lit que le défunt a élevés avant l’âge de 21 ans durant au moins 6 années, éventuellement avec son partenaire, sont assimilés à des descendants.
Attention ! Ce ne sont pas des héritiers légaux et un testament est donc requis pour qu’ils héritent.
Les tarifs. Vous trouvez un aperçu des nouveaux tarifs bruxellois sur le site des notaires bruxellois (http:// www.brunot.be).
Aucune distinction n’est faite, comme en Flandre, entre patrimoines mobilier et immobilier.
Point positif n° 1 : l’abattement
La tranche immunisée de droits de succession est augmentée et passe de 12 500 à 15 000 €. Une immunisation qui vaut par héritier pour les héritiers légaux dans le tarif en ligne directe (enfant, père/mère, conjoint, …). Le partenaire cohabitant de fait est donc exclu ! Ceci dit, le gain est somme toute minime : 2 500 € x 3 % = 75 €.
Point positif n° 2 : le logement familial
Les parts en pleine propriété du logement familial sont imposées en région bruxelloise à un taux plus avantageux en ligne directe et entre conjoints ou cohabitants légaux (jusqu’à 250 000 €). Le défunt doit avoir eu sa résidence principale durant au moins 5 ans dans l’immeuble.
Point négatif n° 1 : hériter de tiers
Comme en Flandre, hériter d’un oncle ou d’une tante ou d’une personne non apparentée s’avère extrêmement coûteux. Pas tellement du fait d’un changement du tarif, mais bien du mode de calcul. Les droits sont en effet calculés à l’echelle du groupe et non dans le chef de chaque héritier. Par conséquent, seul le groupe bénéficie du taux le plus bas et pas chaque héritier séparément. Cela aboutit généralement à une augmentation de 50 % s’il y a plus d’un héritier.
Exemple. Une tante décède et laisse 4 neveux qui héritent chacun de 62 500 €. Avant, ils payaient chacun 21 875 € (87 500 € au total); aujourd’hui, ils paieront chacun 35 000 € (140 000 € au total). Soit une hausse de 52 500 € !
Point négatif n° 2 : les ASBL
Le taux auquel elles héritent passe de 8,8 % à 12,5 %, voire à 25 %…
Pas de choix in extremis
Les droits de succession bruxellois ne s’appliquent que si le défunt a eu son domicile fiscal (en pratique : là où il résidait effectivement) le plus longtemps en région bruxelloise durant ses 5 dernières années de vie.