Ne vous engagez pas à la légère
Si vous êtes membre actif d’une association ou d’un club, votre responsabilité pourrait-elle être mise en cause ? Comment couvrir ce risque ?
Les faits
L’un de vos confrères est trésorier d’un club de tennis. Le club avait organisé un grand banquet auquel tous les membres avaient été invités. Votre confrère avait loué une salle (1 000 €), signé un contrat avec un traiteur (4 000 €) et contacté un disc-jockey pour la sono (500 €). Mais après le banquet, les comptes du club se retrouvèrent dans le rouge. Les cotisations des membres n’avaient pas suffi à payer tous les frais du traiteur. De plus, des dommages avaient été occasionnés à la salle et le loueur avait exigé une importante indemnité.
Le juge. L’affaire a été portée en justice (Gand, 18.03.1992), laquelle a tenu le trésorier personnellement responsable du préjudice subi par le traiteur et par le loueur de salle. En effet, le club de tennis était une association de fait (et n’avait donc pas la personnalité juridique) et votre confrère avait outrepassé ses pouvoirs.
Que faut-il en retenir ?
Association de fait. Vous courez un risque lorsque vous assumez des responsabilités dans un club ou une association ayant adopté la forme d’une association de fait. C’est le cas lorsque votre club n’a pas adopté la forme d’une ASBL ou une autre forme juridique. En effet, le club ou l’association n’est alors pas doté de la personnalité juridique. Vous devez dès lors personnellement répondre p.ex. de la facture du traiteur que vous avez signée en votre qualité de trésorier.
Conseil. Vous pouvez limiter cette responsabilité en faisant cosigner tous les contrats par les membres du conseil d’administration de l’association de fait. En pratique, il vous suffit d’avoir une procuration écrite signée par les membres du conseil d’administration vous autorisant à conclure des contrats “au nom de” l’association de fait.
ASBL. Les choses sont différentes si votre association adopte la forme d’une ASBL. Du fait de sa personnalité juridique, l’ASBL assume toute responsabilité juridique. Cette personnalité vous protège aussi des actions en dommages et intérêts introduites par des tiers sur vos avoirs personnels.
Attention ! Respectez toujours les statuts de l’ASBL et les pouvoirs qu’ils vous donnent. Si vous en êtes le trésorier, que vous ne pouvez dépenser que 5 000 € et que vous en dépensez le double, vous serez vous-même responsable de la différence.
Accidents. Que vous soyez membre d’une association de fait ou d’une ASBL, vous devez toujours faire attention aux accidents. Supposons que votre club organise un barbecue où vous vous chargez de cuire la viande. Un moment d’inattention de votre part et un enfant trébuche sur le barbecue et se brûle au troisième degré. Si votre faute est établie (défaut de surveillance), vous serez responsable aussi bien au pénal (coups et blessures involontaires) qu’au civil (indemnité pour les frais d’hospitalisation et de traitement).
Conseil. Lorsqu’une association de fait ou une ASBL organise une activité importante, elles ont toutes deux intérêt à souscrire une assurance “responsabilité civile”. Une telle police indemnisera le préjudice causé à des tiers dont l’ASBL ou l’association serait responsable. Il y a même des polices qui comprennent aussi une couverture incendie pour les locaux que l’association louerait à titre occasionnel. Optez pour une police annuelle lorsque votre association organise plusieurs événements par an. Certaines compagnies en proposent déjà pour une prime annuelle de 125 €.