PERSONNEL - 19.10.2006

Qui peut s’absenter pour la “fête du sucre” ?

Sous peu, la “fête du sucre” marquera la fin du ramadan chez les musulmans. Un de vos travailleurs allochtones voudrait la passer en famille. Devez-vous le lui accorder ? Eventuellement en échange p.ex. du jour férié du 11 novembre ?

Rappel des principes

Tous vos travailleurs ont droit à 10 jours fériés par an. Ces jours-là, ils restent chez eux tout en percevant normalement leur salaire. Des travailleurs allochtones ont aussi droit à “nos” 10 jours fériés, mais qu’en est-il pour les jours fériés de leur pays d’origine ?

Droit à une absence ?

Cela dépend. La Belgique a en effet conclu une convention bilatérale avec 4 pays : Algérie, Maroc, Tunisie et Turquie. Cette convention permet aux travailleurs provenant de ces 4 pays de s’absenter les jours fériés (nationaux) de leurs pays respectifs. Vous ne pouvez pas le leur refuser. Un travailleur turc peut donc s’absenter le jour de la fête nationale turque (le 29 octobre).

Imputé sur les 10 jours fériés ? Non. Tout travailleur en Belgique a droit aux 10 jours fériés légaux. L’absence p.ex. d’un travailleur turc le jour de sa fête nationale ne l’oblige pas à laisser tomber p.ex. le 11 novembre.

Une absence aussi payée ? Non, il s’agit là d’un congé sans solde. Si ces travailleurs veulent que leur absence soit rémunérée, ils doivent prendre un jour de vacances ou de congé de récupération d’heures supplémentaires.

Bon à savoir. Vous ne devez aussi effectivement accorder le jour d’absence qu’aux travailleurs possédant toujours la nationalité turque, ­marocaine, … La plupart des allochtones de la 2e, 3e, … génération n’ont donc plus le droit de s’absenter dès lors qu’ils ont soit la nationalité belge, soit la double nationalité. Cela veut dire, concrètement, qu’un Belge d’origine turque n’a p.ex. pas le droit de s’absenter le jour de la fête nationale turque. S’il le veut tout de même, il ne le peut qu’en prenant un jour de vacances ou de récupération d’heures supplémentaires.

Conseil. Une copie de la carte d’identité de chaque travailleur figure le plus souvent dans son dossier personnel. La vérification est alors vite faite.

Un échange de jours fériés ?

Vous comprenez que la Noël ne représente p.ex. pas grand-chose pour un travailleur marocain et qu’il veuille plutôt être chez lui fin octobre pour la “fête du sucre”, qui marque la fin de la période de jeûne du Ramadan. Ne pourriez-vous pas alors échanger l’un pour l’autre ? Tant qu’il a ses 10 jours fériés par an, n’est-ce pas bon ?

Non, pas question d’échanger ! En principe, en effet, les 10 jours fériés sont fixes et les mêmes pour tous. Mais si votre travailleur et vous en conveniez, vous pourriez a priori le faire : en principe, tant que vous lui accordez 10 jours fériés payés par an, personne ne devrait vraiment en faire un problème.

Conseil. Vous pouvez bien sûr aussi intervertir avec les jours fériés tombant un week-end (du moins si on ne travaille normalement pas chez vous en week-end). Dans ce cas, le jour férié est de toute façon reporté à un autre jour. Souvent, votre travailleur peut alors choisir (de concert avec vous bien sûr) le moment où il prend ce jour férié. Là, comme la date n’en est pas exactement fixée dès le départ, “l’échange” de jour férié est parfaitement possible.

Vous ne devez accorder un congé sans solde qu’à un groupe limité de travailleurs allochtones. En principe, pas moyen “d’échanger” des jours fériés, mais vous pourriez demander à vos travailleurs que la “fête du sucre” p.ex. soit un jour de remplacement d’un jour férié tombant le week-end.

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