ACTIONS - 23.10.2015

Coup de projecteur sur le secteur du luxe…

À l’instar des autres entreprises cotées en bourse, les entreprises du secteur du luxe pansent leurs plaies après la dernière correction boursière. De nombreuses entreprises ont ainsi perdu 15 à 20 % de leur valeur boursière. Quels facteurs déterminent l’évolution du secteur du luxe ? Quels sont les acteurs majeurs ? Est-ce le bon moment pour acheter des actions de ce secteur ?

Dynamique. Le secteur du luxe est fortement lié à la conjoncture économique mondiale. Des perspectives moins florissantes se traduisent en effet de suite par un recul des ventes et du cours des actions du secteur. Pour des entreprises comme Kering et LVMH, qui réalisent une bonne part de leur chiffre d’affaires aux États-Unis, le cours du dollar constitue un autre facteur important. Enfin, une hausse du prix de l’or peut aussi avoir un impact sur les fabricants de bijoux, qui doivent alors (pouvoir) répercuter cette hausse sur le consommateur.

Chine. C’est en partie en raison des problèmes en Chine que les actions de nombreuses entreprises du secteur du luxe ont été sanctionnées. Bien que les chiffres du premier semestre ne soient pas encore connus, la plupart des observateurs s’attendent dès lors à un repli des ventes mondiales de produits de luxe. Une prévision qui contraste avec les résultats de la plupart des exercices précédents, caractérisés par une hausse annuelle du chiffre d’affaires de 5 %.

États-Unis. La baisse des ventes en Asie sera en partie compensée, selon Bain and Company, par une croissance supérieure à la moyenne aux États-Unis. Dans leur quête de croissance, nombre de grandes chaînes de magasins ont aussi ouvert des points de vente dans une série de villes de second plan. Elles sont ainsi plus proches d’une plus grande frange des consommateurs US. En Europe, cette croissance du chiffre d’affaires est deux fois moindre et est en outre à mettre en grande partie au crédit des touristes qui s’y montrent très dépensiers.

Deux segments distincts. Les producteurs actifs dans le secteur du luxe peuvent être répartis en deux catégories. Il y a tout d’abord ceux du segment «soft luxury», c.-à-d. les articles de maroquinerie, les cosmétiques, les vêtements, etc., au nombre desquels figurent e.a. Burburry et Kering. Comme le prix unitaire de ce type de produits est souvent moins élevé, ces acteurs sont en principe moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles. Les fabricants du segment joaillerie et montres («hard luxury») sont quant à eux davantage sensibles aux aléas de l’économie, car le prix de revient d’une montre de luxe est souvent beaucoup plus élevé en termes absolus que celui d’un vêtement. Les matières premières nécessaires pour fabriquer une pièce de joaillerie ou une montre de luxe sont aussi en général beaucoup plus coûteuses. Pourtant, les acheteurs du segment du top absolu sont souvent moins sensibles aux fluctuations de la conjoncture économique. Par ailleurs, une série de mégatendances à long terme (comme le développement de la classe moyenne et l’augmentation du nombre de riches sur les marchés de croissance) ont une importante incidence positive sur le secteur du luxe.

Acteurs. L’acteur le plus diversifié du secteur du luxe est incontestablement LVMH. Ce groupe continue à renforcer sa position dominante. Au cours des cinq dernières années, son chiffre d’affaires a augmenté de plus de 70 %. LVMH a aussi développé un vaste réseau de points de vente. Il en compte déjà plus de 2 300. Son portefeuille de marques est aussi impressionnant : outre les bagages et les sacs à main, l’entreprise a également des ramifications dans la parfumerie et le secteur du champagne et du vin. Parmi ses marques phares, citons Veuve Clicquot, Dom Pérignon, Louis Vuitton, Kenzo, TAG Heuer et Bulgari. LVMH cote quelque 15 % en deçà de son pic du mois d’août. Richemont est un autre acteur de taille. Ce groupe suisse vend non seulement des bijoux et des montres, mais aussi des articles de maroquinerie et des vêtements. Des marques telles que Cartier, Dunhill, Montblanc et Old England font partie de son portefeuille, au même titre que Piaget et Vacheron Constantin. Richemont procède aussi régulièrement à des rachats de ses propres actions. Le titre Richemont cote actuellement 24 % sous son pic des 52 dernières semaines.

Belgique. À Bruxelles, nous trouvons le fabricant de lingerie Van de Velde. L’entreprise peut s’enorgueillir d’accroître presque de manière continue le niveau de son dividende. Jusqu’à présent, elle a été relativement épargnée par les péripéties en Chine et cote moins de 8 % sous son pic des 12 derniers mois.

Fonds. En optant pour des entreprises comme LVMH ou Richemont, vous investissez dans un portefeuille diversifié de marques de luxe. Il existe aussi une série de fonds de placement dont l’intitulé fait référence au luxe ou aux marques, mais vérifiez si cela correspond bien à la réalité. Parmi les principaux placements de Pictet Premium Brands et Julius Bär Luxury Brands p.ex., nous trouvons ainsi les marques Nike, Diageo, L’Oréal et Estée Lauder. NN Luxury Consumer Goods investit, pour sa part, dans McDonalds, Ford, General Motors et Renault... Une conception un peu plus large du luxe...

Bien que le secteur du luxe soit sensible aux fluctuations de la conjoncture, il profitera quand même d’une série de mégatendances à long terme, comme le développement de la classe moyenne et l’augmentation du nombre de riches sur les marchés de croissance. Le récent repli des cours, dû e.a. aux déconvenues en Chine, peut être un bon moment pour prendre position (ou la renforcer) dans ce secteur. Ceux qui ont déjà un portefeuille bien diversifié investiront de préférence dans des acteurs ayant une position forte ou un beau «track record», comme LVMH, Richemont et Van de Velde. La référence au luxe dans l’intitulé de nombreux fonds de placement ne correspond en effet pas toujours à la réalité. Avant d’y investir, vérifiez donc dans quelles marques ces fonds investissent.

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