PLACEMENTS - 13.03.2008

Profiter de la baisse des cours ?

Les nouveaux fonds d’actions 130/30 devraient générer un surcroît de rendement, car leur gestionnaire pourrait profiter de la baisse des cours (“short selling”). Voyons-en le mécanisme et s’ils ont de quoi vous intéresser.

Le “short selling” ?

Qu’est-ce ? Les fonds d’actions traditionnels tentent de faire mieux que (l’indice de) la bourse en achetant et revendant des actions. Faire du “short selling”, c’est réaliser un bénéfice quand les cours sont à la baisse en vendant des actions baissières, “empruntées à un courtier” (le vendeur ne les a pas), puis en les rachetant sur le marché.

Exemple. Vous pensez que l’action X va baisser. Vous empruntez 1 000 actions X et les vendez p.ex. à 20 €. Vous en retirez 20 000 € et avez en porte­feuil­­le une position de - 1 000 actions X. L'action X bais­se à 18 € et vous en achetez 1 000 à ce cours. Vous voilà en compte avec 2 000 € (20 000 € - 18 000 €) et en portefeuille avec 0 actions X, vu que les 1 000 actions X que vous avez achetées, vous les avez restituées à celui qui vous les avait prêtées.

Et des fonds peuvent procéder ainsi ? Les gestionnaires de fonds d’actions traditionnels ne peuvent pas vendre d’actions qu’ils n’ont pas. Ils ne peuvent faire que du “long selling”, pas du “short selling”. Le mieux qu’ils puissent faire, c’est de ne pas acheter les actions qui ne leur plaisent pas. Le gestionnaire d’un fonds “à extension active”, tel qu’un fonds 130/30, peut par contre faire du “short selling” pour tenter de profiter de cours baissiers.

Des fonds 130/30 ?

Qu’est-ce ? Dans un fonds 130/30, le gestionnaire a la possibilité d’ajouter 130 % de positions “long” et 30 % de positions “short” à son portefeuille, de façon à générer un supplément de rendement tout en investissant à 100 % sur les marchés d’actions. Un fonds 130/30 investit donc ses actifs en positions “long” et “short”, suivant une proportion 130/30 (130 % des actifs en “long”, 30 % en “short”).

L’avantage ? Le gestionnaire peut agir avec bien plus de flexibilité et mieux en prise avec l’actualité. Parfois, il est prévisible qu’une action ou un secteur connaisse une baisse. Miser à temps sur cette évolution peut alors améliorer le rendement.

L’inconvénient ? Le gestionnaire procède à de nombreuses transactions, d’où des frais bien plus élevés. Il doit donc déjà atteindre un rendement appréciable rien que pour les compenser. L’autre inconvénient, c’est le risque bien plus important que celui d’un fonds de placement traditionnel.

Qu’en penser ?

“Trackrecord”. Robeco commercialise les fonds 130/30 European Equities, North American Equities et Emerging Markets. Fortis et JP Morgan en ont commercialisé aussi. Ces fonds n’ont pas encore de “trackrecord” (= indice des performances passées) portant sur une longue durée : ils sont trop jeunes. On ne peut donc pas se prononcer sur la qualité de leurs prestations. En moyenne, ces fonds ne se sont pas comportés jusqu’ici nettement mieux ou moins bien dans le mauvais climat boursier actuel. De plus, étant fort différents dans leur approche et leurs résultats, leur comparaison n’en est que plus compliquée.

La conclusion ? Ne vous laissez pas trop vite tenter par ces nouveaux fonds, qui “devraient en moyenne” faire 1 % de mieux par an que les fonds d’actions classiques. Commencez en tout cas par bien vous renseigner quant aux frais qui vous seront comptés et n’oubliez pas que leur risque est plus élevé que celui des fonds d’actions classiques.

Le gestionnaire doit non seulement sélectionner les “bonnes” actions, mais aussi, par une gestion active, compenser les frais élevés de ces fonds. A défaut d’indices de performances passées portant sur une longue durée, mieux vaut ne pas se précipiter pour y investir.

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