Comment déceler un risque d’absence de longue durée ?

Absence pour maladie de plus d’un mois

De 1,75 % à 2,81 % en sept ans. Une étude récente de SD Worx sur l’absentéisme pour cause de maladie révèle que les absences de courte durée demeurent constantes par rapport aux années précédentes, mais que celles de longue durée (de plus d’un mois à un an) n’ont cessé d’augmenter. En 2008, elles s’élevaient encore à 1,75 %, alors que l’an dernier (2015), elles ont atteint un niveau record de 2,81 %.

Raisons psychologiques. Selon l’étude, les causes de cette forte hausse ne résident pas dans la lourdeur physique du travail, car la tendance se manifeste dans tous les secteurs, y compris p.ex. dans les entreprises de services et les secteurs de la connaissance. En général, ce sont plutôt des facteurs de nature psychologique (stress, dépression, burn-out, etc.) qui sont à l’origine de l’absence, dont le catalyseur ne se situe toutefois pas nécessairement dans la sphère professionnelle. Ce peut certes être le cas (conflit avec un collègue, travail monotone, etc.), mais ce catalyseur peut tout aussi bien se situer dans la sphère privée, ou dans une combinaison des deux.

Déceler à temps les causes

Comme le dit l’adage : mieux vaut prévenir que guérir. Il en va de même ici. Il faut donc éviter que le travailleur se retrouve dans une phase d’incapacité de travail de longue durée. C’est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, mais le tout est d’identifier les signaux. Un travailleur qui commence à être confronté à des problèmes psychologiques ne s’absente en effet souvent pas d’emblée pour une longue durée, mais est souvent absent (de manière inattendue) pour de courtes durées. Si vous décelez déjà le problème dans cette phase, il sera peut-être encore possible d’intervenir et d’éviter que la situation ne s’aggrave.

Conseil. Il n’est possible d’identifier ces signaux que si vous enregistrez et analysez correctement les absences pour cause de maladie. Mieux vaut pour ce faire vous référer au «facteur de Bradford». Lorsqu’un travailleur obtient un score nettement plus élevé que la moyenne à ce niveau, cela signifie qu’il est sans doute temps de rechercher les causes plus profondes de son absence.

Facteur de Bradford = (nombre d’absences)² x le nombre total de jours de maladie.

Aider à la réintégration

Si un travailleur se retrouve quand même plusieurs mois en incapacité de travail (pour raisons psychologiques), il est important de ne pas d’emblée «tirer un trait» sur lui. Plus son absence sera longue, plus il lui sera en effet difficile de revenir. C’est pourquoi il est conseillé de rester en contact avec le travailleur absent et de continuer à l’impliquer dans l’entreprise. Cela accroîtra sa volonté de réintégrer celle-ci.

Conseil. Ce sont souvent de petites choses qui vous aideront. Au lieu de simplement vous informer sur son état de santé, vous pouvez p.ex. aussi lui dire que son travail n’empilera pas sur son bureau jusqu’à son retour mais sera repris par un collègue, vous pouvez aussi le tenir au courant des dernières nouvelles de l’entreprise ou l’inviter aux fêtes d’entreprise, etc. Si g arder le contact peut donc être une bonne chose, tenez toutefois compte du fait qu’en cas de dépression, une reprise trop rapide du travail peut avoir l’effet inverse...