Adapter votre profil de risque ?
MiFID. Au fil des ans, les divers législateurs n’ont cessé d’édicter des directives destinées à protéger le consommateur. L’une des plus connues est la directive MiFID (Markets in Financial Instruments Directive). Cette directive européenne est entrée en vigueur le 1er novembre 2007. Outre la protection des investisseurs et la promotion de l’intégrité financière, la directive MiFID a également pour but de poursuivre l’harmonisation des marchés boursiers européens et d’en favoriser la transparence.
Profil de risque. L’une des conséquences les plus visibles de la directive MiFID est le fait que les investisseurs doivent avoir un profil de risque. Sur la base d’un questionnaire, votre banquier sondera pour cela votre connaissance et votre expérience des produits de placement. Il essaiera aussi de se faire une idée de votre patrimoine total. L’objectif étant de vous proposer, à la lumière de vos réponses, un profil de placement qui correspond le mieux à vos besoins. En général, les établissements financiers offrent à leurs clients le choix entre six profils allant de défensif à résolument agressif en passant par neutre. Pour chaque profil, des marges sont définies dans lesquelles on peut investir pour chaque classe d’actifs (actions, obligations, matières premières, etc.).
Performances. En dépit de ce que l’on entend parfois dire, les performances de nombreux portefeuilles n’ont jusqu’à présent guère été fantastiques en 2017. C’est ainsi que si les marchés d’actions américains ont augmenté de 14 % depuis le 1er janvier, cette hausse a été pour ainsi dire annihilée par la baisse du cours du dollar. Une fois convertie pour l’investisseur européen, elle se limite ainsi à 1 % à peine. Les marchés émergents ont été nettement plus en verve, avec une hausse de 25 % pour le MSCI Emerging Markets Index, mais une fois de plus, les investisseurs européens ont vu une partie de leur bénéfice partir en fumée du fait du repli du billet vert. Il en va d’ailleurs de même pour l’or. Les investisseurs qui ont opté pour des obligations hors de la zone euro ont également subi d’importantes pertes de change. De leur côté, ceux qui ont investi la totalité de leur portefeuille en obligations en euros sont confrontés à une perte de 0,67 %. Seuls les marchés d’actions européens ont répondu aux attentes. Le MSCI Europe Index a ainsi gagné un peu moins de 10 % depuis le 1er janvier.
Profil de placement. C’est pour cela que jusqu’à présent, il a été difficile de dégager un rendement correct en 2017. Ce qui frappe aussi, c’est le fait qu’entre un client au profil défensif (25 % d’actions et 75 % d’obligations) et un client au profil neutre (50/50), les performances ne diffèrent guère. Dans le premier cas, un rendement de 1 % est plus ou moins la norme, pour un peu plus de 2 % dans le second. Cette faible différence s’explique par le fait que de nombreuses classes d’actifs n’ont quasi rien rapporté en euros. La combinaison de la hausse de l’euro et d’une légère remontée des taux en euros et en dollars, entraînant une baisse des cours obligataires, explique en partie cela. Ce n’est que si votre gestionnaire a opéré des choix radicaux au niveau de la gestion du volet actions de votre portefeuille et s’est focalisé sur l’Europe et les marchés de croissance, que vous pouvez espérer des résultats corrects avec un profil neutre. En pratique, seuls les portefeuilles agressifs ont réussi, jusqu’à présent, à bien prester.
Prévisions. La probabilité que les investisseurs ayant un profil défensif bénéficient à l’avenir de rendements beaucoup plus élevés est limitée. La faiblesse des coupons, d’une part, et la (légère) hausse attendue des taux d’intérêt, d’autre part, y feront sans doute obstacle. Celui qui souhaite doper son rendement devra donc prendre plus de risques.
Adapter son profil ? En principe, le choix d’un profil de placement approprié est indépendant de vos attentes en termes de performances futures des marchés financiers. Un rendement attendu trop bas pour les placements défensifs n’est donc pas en soi une raison pour adapter votre profil. Nous pensons toutefois que les investisseurs au profil défensif doivent aujourd’hui se demander si leur profil est bien adapté à leur situation. Si vous disposez ainsi d’un tel patrimoine financier qu’une baisse de valeur de 10 à 15 % pendant une période relativement courte ne vous mettra pas vraiment en difficulté, demandez-vous si un profil neutre ne vous conviendrait pas mieux. Ce sera certainement le cas si vous possédez aussi des biens immobiliers que vous donnez en location et/ou si vous prévoyez de tirer encore pendant quelques années des revenus de votre activité professionnelle. Dans le cadre d’un profil neutre et avec un portefeuille bien diversifié, vous pouvez en effet tabler à long terme sur un rendement correct.