Le temps venu d’aller trouver la banque ?

Le contexte

Les comptes annuels approuvés. Vous avez approuvé les comptes annuels de votre société lors de sa dernière assemblée générale annuelle.

Sous peu, ils seront publics. En principe, votre comptable dépose ces comptes dans le mois auprès de la Banque nationale. Peu après, tout un chacun peut les demander. Dont la banque de votre société...

Que lui apprennent vos chiffres ?

Les chiffres en eux-mêmes ? Les comptes annuels indiquent p.ex. le bénéfice qui a été réalisé, le montant des créances sur les clients, celui des dettes envers les fournisseurs, celui des crédits bancaires en cours. En soi, ces chiffres ne disent toutefois pas grand-chose.

Des évolutions frappantes ? Celui qui demande les comptes, une banque p.ex., n’obtient pas seulement ceux de l’exercice comptable précédent, mais aussi celui de l’exercice d’avant. De quoi faire apparaître des évolutions notables.

Et qu’en est-il du fonds de roulement ? Votre société en a-t-elle plus ou moins ? Voilà ce qui intéressera sa banque. Elle mettra en regard le montant total de ses dettes à court terme et celui de ses actifs circulants.

Conseil. Demandez à votre comptable de prévoir une présentation schématique du bilan, de façon à faire apparaître l’importance du fonds de roulement en un clin d’oeil.

Moindre que l’an passé, pourquoi donc ?Sans devenir par trop techniques... Votre comptable peut expliquer pourquoi il y a moins de liquidités (caisse, créances sur les clients, stock) par rapport aux dettes à court terme (fournisseurs et crédits à moins d’un an). Tout aussi important, il faut en voir la conséquence et s’il y a là matière à (ré)agir.

Aller trouver la banque ?

Votre société ne paie-t-elle pas trop d’intérêts ? Si son fonds de roulement a baissé, voyez si les frais financiers (au compte de résultats) ne sont pas notablement plus élevés en 2011 qu’en 2010. Cela voudrait dire que votre société a payé davantage d’intérêts à sa banque.

Un usage trop intensif du crédit de caisse ? Peut-être, oui. Contrôlez-le grâce à l’indicateur que voici. Multipliez le plafond de votre crédit de caisse (p.ex. 75 000 €) par son coût (p.ex. 10 %) et divisez le résultat par trois. Si les intérêts annuels du crédit de caisse dépassent ce montant, c’est qu’il n’a pas seulement servi à surmonter des pics temporaires de besoins en trésorerie.

Plutôt une “avance à terme fixe” alors ? Si votre société a fait un usage intensif de son crédit de caisse en 2011, elle ferait sans doute bien de prévoir un autre mode de financement (moins cher) avec sa banque. Une option pourrait consister à convertir tout ou partie du crédit de caisse en une “avance à terme fixe” (ou straight loan), dont le coût n’est que de 3 % par an.

Plus de crédit à long terme. Si le fonds de roulement est trop limité, voire même négatif, voyez s’il ne faudrait pas refinancer des crédits à court terme en contractant un crédit de reconstitution du fonds de roulement. Maintenant, avant que les taux à long terme ne se remettent à monter...