Réagir aux blâmes et humiliations ?
Au pilori sur Google… Début juin 2023, la presse médicale a sondé les médecins sur le phénomène croissant des patients qui postent des commentaires gratuits et scandaleux sur Google, souvent pour la simple raison qu’il s’est produit, avant, durant ou après une consultation ou un traitement, quelque chose qui ne leur a pas plu. Le sentiment qui primait chez la plupart des personnes interrogées était l’impuissance…
Le secret professionnel empêche de réagir… De fait, il vous lie. Un récit diffamatoire sur Internet ne vous permet donc pas de rendre publics des aspects couverts par le secret professionnel (comme le traitement lui-même), même si cela vous démange. Si vous le faisiez, cela pourrait même vous valoir une plainte pénale et/ou disciplinaire (et ce, même si vous aviez raison quant aux aspects médicaux).
… mais pas pour tout… C’est ce que l’on oublie trop souvent. Vous pouvez réagir aux (parties de) messages qui n’ont rien à voir avec l’aspect purement médical (et peut-être est-ce la plus grosse partie). Là, votre réaction est sans rapport avec le secret professionnel. Si quelqu’un vous accusait p.ex. faussement de ne pas avoir voulu lui fixer de rendez-vous, vous pourriez parfaitement y apporter une réaction point par point.
… ni même totalement. C’est aussi à relever, même si cela ne vous satisfera sans doute pas totalement. Même sur les points purement médicaux, vous pouvez vous exprimer. Naturellement, il n’est pas question d’approfondir quant au fond, mais vous pourriez parfaitement évoquer ces points ( «Ce que vous écrivez est inexact, mais le secret professionnel ne m’autorise pas à en dire davantage.» ) et parfois, cela peut déjà avoir de l’effet.
Et même porter plainte ? Des déclarations publiques négatives peuvent effectivement constituer un délit. Vous pourriez dès lors porter plainte pour diffamation à la police, mais de telles plaintes semblent (malheureusement) n’aboutir que rarement à des poursuites effectives.