PLACEMENTS - 28.04.2015

Une nouvelle bulle en vue sur le Nasdaq ?

Le Nasdaq a franchi récemment la barre des 5 000 points pour la première fois depuis 2001. Faut-il dès lors à nouveau craindre un crash boursier ? Que nous apprend l’Histoire sur l’apparition de bulles spéculatives ? Quelles sont les différences entre l’époque de l’engouement pour les valeurs dotcom et la situation actuelle du Nasdaq ? Devez-vous réduire le pourcentage de vos actions ?

Bulles. Il y a toujours eu des bulles spéculatives sur les marchés boursiers. Vers 1620, un commerce florissant de bulbes de tulipes s’est développé aux Pays-Bas. Dans un premier temps, ces bulbes étaient achetés par la bourgeoisie nantie mais, à partir de 1635, bon nombre de Néerlandais «moyens» se sont jetés sur ce commerce. Les prix ont alors explosé. Des bulbes ont été achetés à crédit et on a même vu apparaître des contrats à terme. Peu après, les prix se sont toutefois effondrés et les investisseurs ont perdu plus de 97 % de leur mise. Parmi les autres exemples, citons la bulle du Mississippi et le crash de 1929. Selon les chercheurs, une attention importante des médias, un comportement grégaire, la possibilité de spéculer sur des actions avec de l’argent emprunté et la présence d’investisseurs mal informés sur les marchés sont à la base d’une telle débâcle.

La mode des dotcoms. Le souvenir de l’engouement suscité par les valeurs dotcom est encore dans toutes les mémoires. Entre la mi-1999 et le début de 2000, les cours des valeurs cotées au Nasdaq ont doublé. Pendant une brève période, l’indice a coté au-dessus de 5 000 points, avant de s’effondrer à la vitesse de l’éclair. Au final, la bourse a perdu environ 80 % de sa valeur. Ce n’est qu’aujourd’hui que le Nasdaq est parvenu à battre son record de 2000. Tout comme à l’époque, les médias accordent de plus en plus d’attention à cette bourse. Un nombre croissant d’investisseurs veulent dès lors grappiller une part du gâteau. On n’en est pas encore à la situation de la fin des années 1990, mais une popularisation croissante de la bourse indique souvent que la hausse touche à sa fin. Devons-nous donc commencer à craindre un nouveau crash boursier ?

Immobilier. Même le secteur immobilier, considéré par beaucoup comme intouchable, n’est pas immunisé contre la spéculation. Dans les années 1980, les prix immobiliers au Japon, à l’instar de ceux de la bourse japonaise, ont atteint des sommets astronomiques. Ceux qui à l’époque y ont investi tant dans l’immobilier que dans les actions n’ont toujours pas épongé leurs pertes. Aux États-Unis aussi, la valeur de nombreux biens immobiliers a fondu de plus de 75 % après la faillite de Lehmann Brothers. L’actuelle politique de stimulation monétaire présente donc des risques de surévaluation et ce, non seulement pour les bourses d’actions mais aussi pour les marchés obligataire et immobilier.

Nasdaq. Sur le Nasdaq, la situation n’est pas la même qu’il y a 15 ans. Cette bourse cote actuellement à un ratio cours/bénéfice attendu d’environ 22, contre plus de 100 il y a 15 ans. Par ailleurs, 90 % des entreprises du Nasdaq sont aujourd’hui bénéficiaires, contre seulement la moitié en 2000. Le ratio cours/bénéfice de certains grands acteurs est aujourd’hui aussi plus que raisonnable : c’est p.ex. le cas de Cisco (13,8 contre 127 en 2001), Qualcomm (14 contre 123) et Microsoft (16 contre 56). Bien que le Nasdaq cote à un niveau record, il n’est donc pas encore question d’une bulle spéculative. Dans les secteurs très tendance (p.ex. l’impression 3D), il peut toutefois y avoir de fortes fluctuations des cours. Nous recommandons dès lors la prudence à leur égard.

Taux. Aux États-Unis, la probabilité d’un relèvement des taux d’intérêt augmente. Un tel relèvement pourrait peser sur les bourses, mais la FED fera tout pour informer le marché bien à l’avance de ses intentions, afin d’éviter des chocs trop brutaux. En Europe, les taux devraient encore rester bas un certain temps. De ce point de vue-là, vous ne devez donc pas craindre un impact négatif sur la bourse. Les marchés obligataires européens pourront sans doute aussi se maintenir encore un certain temps à leur niveau élevé actuel. Cette politique de taux bas présente toutefois un risque. Les autres placements ne rapportant plus guère, voire plus rien du tout, de plus en plus d’investisseurs se laissent séduire par un investissement en actions ou dans l’immobilier. Si la faiblesse des taux persiste encore longtemps, des excès spéculatifs ne sont pas à exclure à terme.

Votre portefeuille. Vu que d’un point de vue historique, les bourses ne sont pas bon marché, mais pas non plus exagérément chères et que les taux bas et la faiblesse des prix pétroliers soutiennent les bénéfices des entreprises et les marchés boursiers, nous ne nous attendons pas à une correction majeure à court terme. Nous estimons dès lors qu’il n’est pas nécessaire aujourd’hui de réduire vos positions en actions. Ceux qui n’ont pas ou peu d’actions en portefeuille peuvent même encore accroître un peu leurs positions. À l’heure actuelle, de nombreux investisseurs sont encore sur la ligne de touche, comme en attestent les montants considérables placés sur les comptes d’épargne. Dès que «tout le monde» aura trouvé le chemin de la bourse, la vigilance sera toutefois de mise.

Nous ne voyons actuellement aucune raison de réduire sensiblement vos positions en actions. La hausse du Nasdaq repose sur des fondamentaux bien plus sains qu’en 2000. En Europe, les taux resteront encore faibles un certain temps. Les bénéfices des entreprises et la reprise économique soutiennent à juste titre les bourses. La politique «d’argent gratuit» de la BCE présente toutefois aussi des risques à terme. Si un trop grand nombre d’investisseurs pensent qu’il n’y a plus d’alternative aux actions (et à l’immobilier), une nouvelle bulle peut se former. Nous n’en sommes toutefois pas encore là. Celui qui n’a pas encore beaucoup d’actions peut consolider quelque peu sa position. Attention toutefois aux excès.

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