PERSONNEL - 28.06.2007

Des vacances en plus pour les 50 ans et plus ?

Un de vos travailleurs a plus de 50 ans et prétend avoir droit à des “vacances senior” (du congé en plus pour les 50 ans et plus)… Il l’a lu dans le bulletin du syndicat. Est-ce correct ou prend-il ses rêves pour la réalité ?

Du congé en plus à partir de 50 ans ?

“Le syndicat dit que…”.Vous connaissez… Oui, mais il ne faudrait pas en conclure d’emblée qu’il en va bien ainsi ! C’est un fait cependant qu’il e­xiste depuis le début de l’année un système dans lequel certains travailleurs âgés ont droit à de ­telles “­vacances senior”.

Pas tous ? En effet. Cela ne concerne en fait que les travailleurs de 50 ans et plus que vous avez engagés dans le courant de 2006 et qui rem­plissent certaines conditions. Un tel travailleur qui est en service depuis des années ne peut donc pas prétendre à ces “vacances senior”.

Attention ! Certains secteurs accordent du congé en plus à tous les travailleurs âgés. Demandez à votre secrétariat social ce qu’il en est dans le ­vôtre.

Quelles conditions ? Pour obtenir des vacances senior cette année, vous devez avoir engagé votre travailleur en 2006 et il devait avoir au moins 50 ans le 31 décembre 2006. Par ailleurs, il ne peut avoir droit non plus à tous ses jours de vacances cette année. Autrement dit, il doit avoir été un temps invalide ou chômeur avant son engagement en 2006. Donc, celui qui a changé de job l’an passé pour venir chez vous ne peut pas prétendre non plus à ces vacances senior. Somme toute, cela concerne donc un groupe plutôt limité…

Pas des jours en plus ! En fait, les vacances ­senior visent à compléter le nombre de jours de vacances qui manquent aux travailleurs qui n’ont pas droit à 20 jours de vacances en raison d’une période de chômage ou d’invalidité. Il ne s’agit donc pas d’accorder des jours supplémentaires à des travailleurs qui ont déjà droit à des vacances complètes (20 jours).

Exemple. Si vous avez engagé début mai 2006 un employé de 50 ans qui était chômeur depuis le ­début de cette année-là, celui-ci n’a normalement droit qu’à 16 jours de vacances en 2007 : 2 jours de vacances par mois presté en 2006. Cet employé peut dès lors prétendre au maximum à 4 jours de vacances senior.

Et qui les paiera ?Autre bonne nouvelle : c’est l’Etat ! Votre travailleur percevra en effet une allocation de l’ONEm pour les jours de vacances ­senior qu’il prend. Cette allocation sera égale à 65 % du salaire brut à temps plein plafonné à 1 796,52 € par mois, inférieure donc au salaire normal du travailleur. C’est lui qui doit en faire la demande; vous n’intervenez pas à ce niveau.

Attention ! Dans certains secteurs, le Fonds social verse une allocation supplémentaire au travailleur pour ces jours de vacances senior. Votre secrétariat social peut voir si c’est le cas dans votre secteur.

Une obligation, ces vacances senior ?

C’est un droit… Si votre travailleur vous demande de prendre ces vacances senior, vous ne pouvez pas refuser de les lui accorder. Comme pour les ­vacances “ordinaires”, le moment où il les prend doit toutefois avoir votre accord.

… pas une obligation. Votre travailleur n’est pas obligé de prendre de vacances senior. S’il se contente des 16 jours auxquels il a droit, il peut laisser tomber les 4 jours de vacances senior et ­venir travailler.

Conseil. Il gagnera ainsi plus, vu que l’allocation de remplacement est inférieure à son salaire normal. Servez-vous éventuellement de cet argument pour le stimuler et l’inciter à ne pas opter pour ces vacances senior.

Les vacances senior, ce n’est pas pour tout travailleur de 50 ans et plus, loin de là. Cela ne concerne qu’un groupe limité. Celui qui les prend, soulignez-le, subit une perte salariale, alors pourtant que rien ne l’y oblige.

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